The Revenant, Alejandro Gonzalez Inarritu
Un trappeur lutte pour sa survie dans un western enneigé. Après de belles séquences initiales, le dernier film d’Inarritu, engeance cachée de Mel Gibson et de Quentin Tarantino, s’abîme dans le grotesque.
Leonardo DiCaprio réchappe de justesse à un massacre par des Indiens. LDC ne réchappe pas à l’attaque d’un ours (très réaliste, whaou). Mais des lambeaux de son corps bougent encore. Alors successivement ces lambeaux sont enterrés vivants, descendent les chutes du Niagara, se recousent à la braise ardente, errent dans la vastitude glacée, tombent d’une falaise à cheval, piquent un roupillon dans le cheval (dans le cheval, whaou), rêvent d’une église et d’un bifteck. Enfin, revenu d’entre sa charpie, LDC fiche la raclée qu’il mérite au fils de chienne qui a tué son fils.
On reconnaît là aisément un chef d’œuvre, en effet :
- on y joue du violoncelle (« de la contrebasse » selon les fayots du premier rang)
- on y cite d’autres chefs d’oeuvre (« Sarafian. Non : Tarkovski, Herzog, Lubitsch ! »)
- le grand acteur souffre. Rampe. Bave, éructe, gît, tremblote, pâlit, bleuit, bref : le grand acteur en chie sa race et ramène l’Oscar avec les dents.
- on y renverse des gouttes de sang sur de la neige.
- on y renverse des cuves de sang sur des tonnes de neige.
- on y montre de très beaux sapins (« des épicéas » (ils vont la fermer ?)).
- on y opprime des Indiens très bien.
Des gros plans, nombreux, permettent de faire connaissance avec les trous de nez de LDC (choisir plutôt une salle petite, un petit écran, et sans premier rang).
Puis on rencontre Dieu. C’est un écureuil. Ou bien c’est un arbre. Ou alors c’est du poulet ?
Date de sortie : 24 février 2016
Réalisé par : Alejandro Gonzalez Inarritu
Avec : Léonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson
Durée : 2h36
Pays de production : Etats-Unis